L’offre cosmétique labellisée «bio» s’agrandit de jour en jour et complète les services d’hygiène et de beauté. Afin de mieux comprendre le comportement et les attentes des consommateurs en matière de cosmétique naturelle, l’IFOP a mené une étude.
L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1047 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon initial a été assurée par la méthode des quotas (âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Les entretiens ont été menés par questionnaire en ligne auto-administré du 6 au 10 septembre 2018.
Un engouement croissant
«Près de six Françaises sur dix ont acheté au moins un produit cosmétique ou d’hygiène bio l’année dernière, une proportion qui a presque doublé en huit ans: 58% en 2018 contre 33% en 2010», rapporte l’enquête IFOP.
De plus, la tendance des produits biologiques non alimentaires se développe dans son ensemble. En effet, les achats de produits ménagers, de jardinage et de textiles naturels ont considérablement augmenté au cours des huit dernières années.
Qui sont les consommateurs de produits biologiques?
Les soins écologiques et biologiques occupent une place centrale dans les rayons des magasins et deviennent de plus en plus populaires.
Cependant, l’étude souligne le fait que les amateurs de produits naturels ont un profil économique, social et culturel supérieur à la moyenne.
«Beaucoup plus de cadres et de professions intellectuelles supérieures (69%) que de travailleuses (43%) les ont achetés au cours de l’année écoulée», explique l’IFOP.
De plus, la majorité des femmes consommatrices de ce type de produits pointent vers la gauche, politiquement parlant. Ils sont généralement proches de groupes tels que Europe Écologie Les Verts (75%), le Parti socialiste (76%) ou La France Insoumise (70%).
Les soins en haut du podium
Près des trois quarts des Françaises (72%) ont déjà utilisé un produit cosmétique bio.
Cependant, ils sont plus intéressés par les produits d’hygiène et de soin du corps bio, du visage et des produits bio pour cheveux.
Ainsi, l’enquête met en évidence le fait «qu’une majorité de femmes françaises ont déjà essayé les produits bio dans les produits de soins du visage bio (57%) ou de soins du corps (58%), les produits d’hygiène du visage (57%) ou les produits capillaires (55%), dans ce cas des produits dont l’application est quotidienne et dont la sécurité (plus induite par le bio que par un produit conventionnel) est jugée plus importante par les répondants. »
Il est clair que le maquillage et les parfums bio proposés par les marques bio ou écoresponsables sont moins demandés par les consommateurs (seulement 35%).
Laure Friscourt, Directrice Marketing et Développement du Secteur Beauté de l’IFOP, explique cette disparité en «Le fait que les consommateurs soient conscients que ces produits sont absorbés par la peau et donc pénètrent dans leur corps; ils sont donc plus sensibles à la naturalité des ingrédients, plus prudents et exigeants dans la sélection de ces types de produits, préférant s’appuyer sur des ingrédients biologiques ou naturels sûrs. Le domaine de la parfumerie est un secteur très particulier de l’univers cosmétique qui séduira les sens et les émotions du consommateur. La sécurité n’est donc pas le premier critère de sélection des produits dans ce secteur où le marketing et l’émotion sont les facteurs les plus importants. Il faut cependant noter que cela évolue et que la composition des parfums devient un critère dont l’importance grandit chez les acheteurs de parfums très haut de gamme. »
Bio, oui, mais pourquoi?
Les principales raisons du passage à l’agriculture biologique sont le souci de préserver son corps et sa santé (cité par 73% des utilisateurs), le respect de l’environnement (64%) et le bien-être animal (56%).
Les obstacles à la transition vers le bio
Le prix est le premier facteur de réticence que les consommateurs attribuent au secteur de la beauté naturelle pour les utilisateurs (61%) et ceux qui ne sont pas encore passés au côté vert de la force (66%).
Enfin, un climat de méfiance règne autour des cosmétiques bio.
En effet, certains doutent de la naturalisation effective des produits tandis que d’autres s’interrogent sur l’efficacité des produits.
«Les consommateurs se sentent souvent un peu perdus face à la pléthore d’étiquettes sur le marché et aux informations sur l’emballage, mais tout cela devient plus clair. Par exemple, certains fabricants mettent en avant la notion de 0% sur les emballages pour indiquer l’absence d’un élément dans la composition, alors que ce n’est pas dans la composition du produit lui-même. La nouvelle législation européenne fournira un meilleur cadre pour ces références. De plus, s’il y a seulement quelques années, l’utilisation d’ingrédients naturels dans les cosmétiques a inconsciemment une efficacité moindre pour les consommateurs occidentaux, la tendance s’inverse: les «produits naturels» signifient aujourd’hui efficacité pour plus de la moitié des consommateurs », analyse Laure Friscourt.
Les produits bio gagnent en effet du terrain dans les salles de bain des femmes françaises.
En effet, les consciences s’éveillent et de plus en plus de gens veulent un cosmétique plus sain et plus minimaliste.
Cependant, la beauté naturelle est toujours associée à un manque de sensorialité et de plaisir d’utilisation, à tort ou à raison!